-
Par AmandeDouce le 13 Mars 2023 à 19:45
En faisant mes recherches sur le thème du sommeil dans le "Tableau du samedi", je suis tombée sur une sculpture étonnante et terriblement expressive, du sculpteur germano-autrichien Franz Xaver Messerschmidt (1736 - 1783). C'était celle-ci :
"L'homme qui bâille"
Intriguée par la particularité de cette sculpture ultra expressive, j'ai cherché un peu plus loin...
Franz Xaver Messerschmidt a dix ans quand son père meurt et qu'il est confié à son oncle Johann Baptist Straub, sculpteur à la Cour à Munich, qui le prend en apprentissage. A 16 ans il quitte Munich pour Graz, chez un autre oncle, sculpteur lui aussi. En 1755 il a 19 ans et s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne.
Franz Xaver Messerschmidt - Face et profil buste
Il devient le portraitiste des familles régnantes de l'Autriche et de la Bavière, créant des bustes de l'empereur François 1er et de l'Impératrice Marie-Thérèse.
En 1765 il séjourne à Rome pour un séjour d'étude et en 1769 il commence à enseigner à l'Académie Royale de Vienne. En 1771 il n'a plus de commandes et commence à créer ses célèbres têtes expressives.
Il commence à souffrir de troubles maladifs, se plaignant de douleurs infligées par des esprits malfaisants. Il continue sa série de "têtes de caractères" en métal et en albâtre, rompant ainsi avec le néoclassicisme.
Il meurt de pneumonie à 47 ans.
2 commentaires -
Par AmandeDouce le 7 Mars 2023 à 19:00
J'ai déjà évoqué ce grand peintre espagnol qu'est Sorolla dont j'avais parlé comme étant un "peintre de la lumière". Une amie a visité un Musée en Espagne et m'a envoyé des photos de pochades de cet artiste peintes sur des planchettes de bois.
Je partage avec vous ces scènes prises sur le vif. Quelques coup de pinceaux et la vie est là.
Les voici, sans mise en scène, telles que mon amie me les a envoyées.
Cette dernière étude a dû participer à préparer la création des tableaux montrant le retour des pêcheurs sur la plage, que Sorolla a peint plusieurs fois, comme celui-ci par exemple :
Joaquim Sorolla -"Retour des bateaux de pêche à la plage, Valence"-(1898)
Merci, Géraldyne !
4 commentaires -
Par AmandeDouce le 28 Février 2023 à 19:00
Armand Guillaumin (1841 - 1927) était peintre, lithographe et dessinateur. Appartenant au groupe des peintres impressionnistes, il peignait surtout des paysages. Il a fait partie des artistes de l'Ecole de Crozant
En 1860 il entre à la Compagine du chemin de fer de Paris. En 1861, il rencontre Paul Cézanne et Camille Pissarro et participe au Salon des Refusés de 1863.
Dans les années 1870 il peint à Pontoise avec Pissarro et en 1872 travaille chez le Dr Gachet, d'Auvers-sur-Oise, collectionneur d'art et protecteur des artistes, connu entre autres pour avoir "protégé" Van Gogh dont Guillaumin était proche.
Armand Guillaumin - "Vue de la Seine à Paris" - (1871)
Armand Guillaumin - Auto-portrait - (1871)
Armand Guillaumin - "Epinay-sur-Orge" - (1885)
Quand il se marie en 1887 Edgar Degas et Paul Gauguin sont ses témoins.
Guillaumin avait une prédilection pour le motif de l'eau, il a beaucoup peint les rivières, la mer.
Armand Guillaumin - "Scène de rivière" - (1890)
Dans les années 1890 sa peinture évolue vers des couleurs fortes très expressives qui annoncent le fauvisme.
Armand Guillaumin - "Les rochers rouges"- (1894)
Armand Guillaumin - "Rochers à Trayas"
A partir de 1893 il fait des séjours réguliers à Crozant.
Armand Guillaumin - "Vue à Crozant" - (1895)
Armand Guillaumin - " Dans la campagne"
Armand Guillaumin - " Paysage de printemps"
Armand Guillaumin reste un peintre impressionniste très prisé, ses œuvres sont exposées dans les musées du monde entier.
6 commentaires -
Par AmandeDouce le 21 Février 2023 à 19:00
Par hasard j'ai découvert Anton Pilgram, dit aussi Anton von Brünn, (né vers 1460 - mort en 1515), architecte et sculpteur morave.
J'ai été frappée par l a finesse de son travail. J'ai recherché un peu partout et n'ai pas trouvé grand chose de précis si ce n'est qu'il fut un artisan-artiste réputé en son temps, au point d'avoir œuvré à la construction et à la décoration de plusieurs grands édifices religieux.
Cathédrale Saint-Etienne (Saint-Stéphan) de Vienne en Autriche - La chaire de Vérité - Anton Pilgram.
Cette chaire, incroyable dentelle de pierre est impressionnante.
Le personnage représenté sur le côté serait un auto-portrait de Anton Pilgram, on le voit mieux ci-dessous :
"Autoportrait d'Anton Pilgram, Chaire de Vérité, Cathédrale de Vienne."
Autre autoportrait d'Anton Pilgram sous le buffet de l'orgue, dans la même cathédrale.
Le même, de plus près.
Une autre chaire avec les statues de St Jérôme, St Ambroise et Saint Grégoire, par Anton Pilgram.
A cette époque, il n'y avait pas de droits pour les artistes, et il est parfois difficile de savoir lequel a fait quoi. Mais Anton Pilgram est reconnu pour avoir été à la fois un grand architecte et un grand sculpteur de son époque.
J'ai été particulièrement impressionnée par les portraits , les deux se ressemblent et on a sûrement là, que ce soient ou non des autoportraits, un souvenir vivant de cet artiste d'un immense talent.
8 commentaires -
Par AmandeDouce le 14 Février 2023 à 19:15
Ferdinand Hodler (1853-1918) est né dans une famille modeste, son père était menuisier, sa mère venait d'une famille paysanne. A huit ans il perd son père et deux de ses frères, tous atteints de la tuberculose.
"Le Grammont"
Sa mère se remarie avec un peintre décorateur alcoolique, Gottlieb Schüpbach, dont Ferdinand Hodler reprend l'atelier alors qu'il n'a que 12 ans. Elle meurt à son tour en laissant 8 enfants, il n'a que 14 ans.
"Promeneur en forêt"
Ses frères et sœurs mourront tous de la tuberculose. Cette jeunesse tragique lui donna pour toute sa vie une "conscience aigüe de la fragilité humaine et de la mort".
"Hantise de nuit et danse de jour"
A 18 ans, en 1871, il part à pieds à Genève et s'y installe après avoir achevé son apprentissage de peintre décorateur, il s'inscrit au "Collège de Genève" qui donne un enseignement jusqu'au niveau universitaire.
"Le faucheur"
"L'heure heureuse"
Il a "touché à tous les genres", y compris l'auto-portrait (une cinquantaine entre 19 ans et 64 ans), comme je le disais ici.
En voici quelques uns :
Pour en savoir plus sur Ferdinand Hodler : Wikipedia
Je termine sur un paysage joyeux, un de mes préférés :
6 commentaires -
Par AmandeDouce le 7 Février 2023 à 19:00
Aujourd'hui, quelques mots et quelques images à propos d'une femme peintre : Gabriele Münter (1877 - 1962).
C'était une artiste allemande née à Berlin dans une famille bourgeoise, et qui a fait partie du mouvement artistique expressionniste "Der blaue Reiter" (Le Cavalier Bleu).
Cette ombre bleue si forte est impressionnante !
Je n'ai trouvé ni les titres de ses tableaux, ni les dates de leur création, hélas.
Ses parents (mère américaine, père allemand) soutenaient son désir de devenir peintre et elle a suivi des cours particuliers, puis a fréquenté L'Ecole d'art pour femmes de Düsseldorf à partir de 20 ans. Etant femme, elle n'avait pas le droit d'entrer dans une Académie des Beaux-Arts. Quelle époque !
En 1898 elle part pour un voyage aux Etats-Unis avec sa sœur pendant deux ans. Elle prend des photos tout au long de leur périple.
A son retour elle s'installe à Munich, fréquente une Ecole de peinture pour femmes et suit aussi les cours de l'école fondée par Vassily Kandinski : "La Phalange".
Ils deviennent amants, ils vivent ensemble sans être mariés, ce qui est très exceptionnel à son époque et montre son indépendance d'esprit.
De 1906 à 1907 ils séjournent à Paris et découvrent Matisse et le fauvisme. Elle expose au Salon des Indépendants.
Pour en savoir plus : Wikipedia et aussi Le regard libre.
J'aime ses couleurs fortes, la simplification des formes. Ses tableaux sont lisibles par tous et donnent une impression de solidité.
Elle peignait parfois sur du verre. Elle a pris des photos tout au long de sa vie, mais à part des photos d'elle-même je n'ai pu en trouver aucune sur le net.
Gabriele Münter
votre commentaire -
Par AmandeDouce le 31 Janvier 2023 à 19:00
Le 14 janvier dernier, pour le tableau du samedi Fardoise avait publié un bouquet de fleurs de Julian Merrow-Smith qui m'a beaucoup séduite, et j'ai fait quelques recherches.
Il peint des paysages, mais je préfère de loin ses "still life" (natures mortes) très lumineuses.
Parfois léchées, parfois plus enlevées, elles sont toutes très lumineuses et...vivantes !
En voici quelques unes :
Les fruits sont appétissants, les objets très "vivants" aussi.
J'aime aussi ce chat : c'est comme une pochade, enlevé, vivant !
Mais peut-être que parmi ces tableaux celui que je préfère c'est encore cet auto-portrait plein de vie !
Bravo Monsieur Julian Merrow-Smith !
7 commentaires -
Par AmandeDouce le 23 Janvier 2023 à 20:00
Je termine cette série sur Ensor par des portraits. On y retrouve la maîtrise de la lumière et l'originalité du regard de l'artiste.
James Ensor - "Portrait de la sœur de l'artiste"
La lumière, forte sur le vêtement, s'adoucit sur le visage de la jeune femme dont le cou et la joue sont presque de la même couleur que le fond neutre. Je vois beaucoup de tendresse dans ce portrait.
James Ensor - "La dame avec le parasol rouge"
J'ai l'impression que c'est encore sa sœur qui a posé pour ce tableau. N'y a-t-il pas une ressemblance dans le visage ?
On retrouve les couleurs fortes des natures mortes que je vous ai présentées la semaine passée, les coulures, les empâtements, la vigueur du pinceau.
James Ensor - "Portrait du père de l'artiste"
Ensor peint son père absorbé dans sa lecture, les mains crispées sur son livre. On retrouve les traces des intérieurs bourgeois évoqués dans ses scènes d'intérieur, et la matière à la fois floue et précise de sa peinture.
James Ensor - "Portrait mortuaire de sa mère"
Etonnant ! Au premier coup d'œil on voit l'accumulation des potions au premier plan, la vierge au second plan à droite, et c'est seulement après qu'on aperçoit la silhouette de la femme qui repose, un crucifix entre les doigts, presque déjà effacée de la vie.
James Ensor - "Ensor au chapeau fleuri"
Ensor a peint ou dessiné plusieurs auto-portraits au cours de son existence, j'ai choisi celui-ci qui montre son esprit facétieux, son regard nous fixe, un peu provocant. J'aime beaucoup.
J'espère que ce voyage dans un monde de Ensor qui a été occulté par les masques grimaçants de ses œuvres les plus connues vous aura intéressés.
2 commentaires -
Par AmandeDouce le 17 Janvier 2023 à 19:00
Après les scènes d'intérieur peintes par James Ensor ,voici des natures mortes. Bien sûr j'ai choisi celles qui m'attirent le plus.
Arbitrairement, je vous les présente dans un ordre qui va du plus lumineux au plus sombre.
1) La première que j'ai choisie apparaît presque "normale". Elle est joyeuse, lumineuse, à dominante rouge vif par les fraises et les cerises mises en valeur par des objets bleus et verts sur un fond clair.
"Verre de vin rouge, fraises et cerises"
2) La seconde nature morte est aussi très lumineuse, on pense à Cézanne...
"Les pommes rouges"
3) La suivante présente des teintes plus froides, des zones sombres importantes réhaussées de lumière jaune-vert étincelante.
"Pommes"
4) Des zones d'ombre aussi pour ces "chinoiseries" plus floues et cernées de drapés en désordre.
"Petites chinoiseries bleues"
5) Je termine par ces lampes qui semblent stockées un peu n'importe comment, peut-être abandonnées dans un placard. Celle de droite semble incomplète. L'ensemble est sombre, rehaussé de points lumineux très vifs, comme si un rai de lumière pénétrait dans cet endroit obscur et révélait ici et là l'éclat du métal et du verre.
"Les lampes"
Mon impression est que l'artiste exprime ici le chaos de ses pensées, de ses sentiments. Je rêve peut-être, mais ce tableau m'émeut profondément.
A suivre...
votre commentaire -
Par AmandeDouce le 10 Janvier 2023 à 19:00
J'ai déjà parlé (récemment) dans ce blog du peintre hors norme qu'était James Ensor .
Et j'ai envie de vous en parler davantage, car cet artiste me fascine et aurait, à mon avis, mérité davantage d'être reconnu par les gens de son époque.
En me documentant sur son travail plus que je ne l'avais fait auparavant, j'ai découvert des tableaux chargés d'émotion. Aujourd'hui je vous présente quelques scènes d'intérieur.
James Ensor - "Attente"
Qui attend-elle ? Une sorte d'angoisse émane de ce tableau. Les couleurs sombres, les touches superposées, les gris dominants, créent une ambiance tendue. Seule la fenêtre ouverte sur un ciel froid apporte une forte lumière qui se reflète sur la table.
James Ensor - "Le salon bourgeois"
Un couple dans un salon surchargé. Les touches sont brouillées. Le jaune apporte une lumière sourde. Chacun des deux personnages est occupé de son côté...le quotidien. Richesse du tapis, lourdeur des rideaux, pesanteur du trumeau et des vases de cheminée, le décor est écrasant.
James Ensor - "Musique russe"
Encore un intérieur bourgeois, mais l'ambiance est plus sereine. La musicienne est concentrée sur son clavier, l'auditeur regarde vers la fenêtre, tout à son écoute. La facture du tableau est plus classique que celle des deux œuvres précédentes. Les couleurs froides dominent et pourtant on aurait envie de partager avec eux ce moment de plaisir tranquille.
James Ensor - "Les buveurs"
Changement radical d'atmosphère. Le décor est réduit à l'essentiel et les personnages sont abrutis par l'alcool : l'un hébété, l'autre terrassé cuvant son vin. Un seul verre...la bouteille est presque vide. Dépouillement total et tragique.
Et je vous présente aussi des scènes d'extérieur...
James Ensor - "Les braconniers"
Ce tableau m'éblouit. La neige, le blanc bleuté dominant, et les deux silhouettes sombres qui se détachent, de profil. Horizontales, verticales, obliques... Une sobriété qui me sidère.
James Ensor - "Rue de Flandres sous la neige"
Une pochade ? peut-être, mais tout est là.
Souvent on ne connaît de James Ensor que ses masques grimaçants. Dommage.
A suivre...
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique