Aujourd'hui je vais vous parler de Jos Albert (1886 - 1981) peintre et dessinateur belge né à Bruxelles. 

Mon attention a été attirée par le tableau ci-dessous où je retrouvais l'ambiance des tableaux d'intérieur de Bonnard, un de mes peintres favoris. 

Jos Albert fait alors partie des "Fauves brabançons", un groupe d'artistes qui travaillent avec "la couleur pure".

"Le grand intérieur" - 1914

Après cette période et un passage "cubiste", il peindra des œuvres au réalisme minutieux, à la manière des maîtres anciens et y restera fidèle jusqu'à sa mort.

Tableau peint en 1928

On voir la différence, l'abandon de la couleur pure pour revenir aux tons d'une représentation réaliste.

J'aime les deux, la période très colorée, et la période plus "classique".

Et vous ?

 Je l'ai déjà dit, j'aime beaucoup les illustrateurs qui sont souvent des dessinateurs remarquables. J'ai découvert Lucila Biscione il y a quelques temps et j'aime beaucoup ses compositions de papiers finement ciselés.

Lucila en pleine création

Lucila Biscione (née en 1977) est une illustratrice et artiste contemporaine argentine qui s'est spécialisée dans le découpage de papier.

Elle a fait des études artistiques : dessin, peinture et graphisme, à l'Université de Buenos Aires en Argentine.

Elle a commencé à travailler sur des papiers découpés en 2010 et s'est spécialisée dans cette recherche depuis qu'elle a déménagé à Berlin en 2014.

Elle décrit des univers foisonnants et fantastiques et illustre aussi des contes pour enfants.

Elle mélange souvent illustration au crayon et à l'encre et papiers découpés. Elle crée des scènes complexes en superposant plusieurs couches de papier de textures différentes, ce qui crée des profondeurs dans ses œuvres.

J'admire la finesse de ses découpages. Quelle patience !

J'ajoute que j'avais fait un article sur une autre artiste qui découpe aussi très finement le papier : Maude White.

Je l'ai intitulée "Duo" parce que cette scène d'atelier montre une sorte de connexion entre le modèle et le dessinateur de droite qui paraît fasciné. En tout bien tout honneur, bien sûr.

Encre sépia aquarellable et aquarelle sur papier aquarelle

Pour mon artiste du mardi j'ai choisi Henri de Toulouse-Lautrec (1864 - 1901).

J'ai déjà parlé de ce peintre à plusieurs reprises dans ce blog, mais son œuvre est tellement vaste qu'on n'en montre jamais assez !

C'est le Musée d'Albi qui possède le plus grand nombre de ses tableaux. 

Toulouse-Lautrec a peint toute une frange de la population Parisienne autour du public des Cafés, des danseurs et danseuses des Cafés concerts, des établissements de prostitution dont il décrit les misères.

En voici quelques uns que j'aime particulièrement.

Les buveurs

Le Moulin-Rouge et ses danseuses

La vie des prostituées

Il a peint aussi les chevaux, animaux qu'il aimait particulièrement.

Toulouse-Lautrec, chacun le sait, était affligé d'une infirmité : ses jambes n'avaient pas grandi comme le reste de son corps.

Auto-portrait

C'est un artiste dont j'admire la liberté du trait, l'usage expressif de la couleur. Il peint animaux et personnages dans le mouvement, ses peintures sont pleines de vie.

Tsuguharu Foujita (1886 - 1968) aussi connu sous le nom de Léonard Foujita est un peintre, dessinateur et graveur français d'origine japonaise, qui a été aussi illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste et styliste !

Il était le fils d'un général, médecin de l'Armée Impériale Japonaise qui mourut prématurément. Foujita avait un frère aîné er deux sœurs, sa famille est particulièrement cultivée et ouverte aux idées occidentales.

Il apprend le français dès l'école primaire et étudie la peinture occidentale aux Beaux-Arts de Tokyo et obtient son diplôme en 1910 et rêve d'aller à Paris. Il y débarque le 6 août 1913 dans le quartier du Montparnasse et doit y séjourner 3 ans et rentrer ensuite à Tokyo pour épouser sa fiancée Tomiko. Il rompra les fiançailles quelques années plus tard.

"L'atelier de Soutine" - 1913 

Dès le début de son séjour il fait la connaissance de Picasso dans son atelier et les compositions cubistes de celui-ci, ainsi que les peintures du Douanier Rousseau qui sont dans cet atelier provoquent un grand choc pour le jeune japonais qui décide d'oublier tout ce qu'il a appris et de se lancer dans l'avant-garde. Il fréquente alors tous les jeunes artistes de l'époque, en particulier Modigliani, Pascin, Kisling, Soutine, Derain, Vlaminck, Léger, Gris, Matisse...

Sa première exposition personnelle (110 aquarelles) en juin 1917 est un triomphe.

Il a pour modèle favori Kiki de Montparnasse et le "Nu couché à la toile de Jouy" se vendra pour la somme énorme de 8 000 Francs.

"Nu blanc à la toile de Jouy" - 1922

Très rapidement il connaît la gloire à Paris, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon. Il dessine avec sobriété et minutie sur des fonds ivoire sur lesquels il dessine des contours d'un fin trait noir et colore avec des huiles transparentes et légères.

Auto-portrait en 1924 - Foujita a beaucoup peint les chats

A partir de 1931 il fait avec son modèle Madeleine un grand voyage en Amérique Latine, au Mexique et en Californie. Il retourne à Tokyo où Madeleine meurt d'une overdose. 

"Madeleine" - 1934

"Lutteurs à Pékin" - 1935

"Portrait de Madame Y." - 1935

Pendant la guerre de 1939 - 1945 il prend parti pour le militarisme japonais puis collabore avec les Américains. Il en sera très critiqué dans l'après-guerre. En 1949 il obtient un visa pour New-York et sa dernière épouse, Kimiyo, le rejoindra. 

"Morts héroïques sur l'île d'Attu" - 1943

En février 1950 il retrouve Paris et renoue avec le succès.

"Au café" - 1949

Il obtient la nationalité française en 1955 et se convertit au catholicisme en 1959.

"Adoration" - 1962-1963

Entre 1964 et 1966, sponsorisé par René Lalou ( Directeur des champagnes Mumm ) il fait bâtir et décore la chapelle Notre-Dame de la Paix à Reims (Chapelle Foujita) en collaboration avec l'architecte Maurice Clauzier.

Foujita meurt d'un cancer le 29 janvier 1968 à Zurich, en Suisse. Son corps sera transféré en 2003 dans la Chapelle Foujita.

Source : Wikipedia

Jackson Pollock (1912 - 1956) est un peintre américain de l'expressionnisme abstrait, mondialement connu de son vivant. wikipedia

Artiste phare de l'Action Painting (processus pictural non traditionnel illustré aussi par Franz Kline, Wilhem de Kooning, Marc Rothko) Jackson Pollock est devenu rapidement la figure de proue de ce mouvement. 

Il a initié la technique du "dripping", la toile, de grand format, est étalée au sol et l'artiste fait couler la peinture dessus.

Jackson Pollock en pleine "Action painting"

Il crée des toiles qui ressemblent à un véritable chaos et pourtant elle sont extraordinairement harmonieuses entre elles.

Il a peint aussi des toiles un peu plus figuratives :

La louve

Jackson Pollock avait un problème avec l'alcool. Demeuré sobre de 1948 à 1950, son rythme de production artistique le pousse à retomber dans cette addiction.

En 1956, il a seulement 44 ans, conduisant en état d'ivresse, il percute une autre voiture et se tue avec une de ses passagères. Sa compagne de l'époque est la seule survivante de l'accident et confirme qu'il était sous l'emprise de l'alcool au moment des faits.

N'étant pourtant pas particulièrement attirée par l'art contemporain, j'ai toujours été fascinée par les œuvres foisonnantes de Jackson Pollock, au point d'avoir eu l'envie de tenter l'expérience du "dripping"...mais c'est toujours resté  un fantasme !

Mon artiste du mardi est une auteure et illustratrice anglaise Jill Barklem (1951 - 2017). Ceux qui suivent ce blog savent que j'ai beaucoup d'admiration pour les illustrateurs qui, la plupart du temps, dessinent merveilleusement bien et ont une imagination fertile.

Jill Barklem a étudié l'illustration à la "Saint Martin's School of Art de Londres. Elle est connue pour une série de huit albums pour enfants intitulés "Brambly Hedge" (Haie de Ronces) publiée en France sous le titre "Les Souris des Quatre Saisons". Ces albums, publiés entre 1980 et 1994, racontent les aventures d'une communauté de souris, aimante et bienveillante, qui vit dans la campagne anglaise.

J'adore les dessins foisonnants, riches de détails, en voici quelques exemples. (Cliquer sur l'image pour la voir en plus grand).

Ouvrons le livre... 

La confiture de roses

On range ?

Les enfants sont coquins

Papa range, fiston se réchauffe

Maman prépare un gâteau

Les enfants s'amusent

Papa propose qu'on prépare une surprise...

...pour l'anniversaire de grand-mère !

Et maintenant c'est l'heure d'aller au lit !

Et on retrouve son âme d'enfant !  

Pour le dernier "Tableau du samedi " j'ai choisi un tableau de Winslow Homer. Cet artiste mérite plus d'attention, et j'y reviens aujourd'hui.

Winslow Homer (1836 - 1910) est un dessinateur, graveur et illustrateur américain. Il était réputé pour ses marines et comme témoin objectif de son temps. C'est une figure importante du réalisme américain.

Voici un florilège de ses œuvres.

"Nord-Est"

"Pêcheur"

"Boston"

" Le homard"

"Fatiguée"

"Côté ensoleillé"

"Pause"

Whistler - "Symphonie en blanc N°2" (1865)

James Abbott McNeill Whistler (1834 - 1903) est un peintre américain. Il a peint trois tableaux titrés "Symphonie en Blanc". La première "Symphonie en Blanc" a été peinte en 1862, la troisième en 1866. Les trois tableaux ont eu pour modèle l'irlandaise Johanna Hifferan, petite amie du peintre.

René Rimbert (1896 - 1991) est un peintre français né à Paris et mort en Corrèze. Sa peinture est souvent associée à l'Art Naïf, mais elle a des influences du néoréalisme et de la peinture hollandaise du XVIIème siècle (Âge d'or).

"Porte de Vanves"

Enfant, il s'intéresse à la musique, au dessin, à la peinture. Son père, encadreur et restaurateur de tableaux, l'encourage à entrer dans l'administration.

"Nature morte à la louche" (1920)

En 1908, il entre aux PTT et y restera jusqu’en 1955. En 1914 il est enrôlé à l'Etat-Major des Armées comme opérateur télégraphique, puis comme dessinateur.

"Synchronie argenteuillaise en bleu majeur" (1976)

Il découvrira les musées d'Europe et mènera de front son métier aux PTT et la peinture.

C'est une peinture simple, silencieuse, discrète, proche de la vie quotidienne mais qui s'intéresse plus aux lieux qu'aux gens.

Dina Vierny qui exposera ses œuvres dans sa galerie écrit :

"Rimbert a un sourire qui exprime la bonté. Peintre des murs clos, des portes fermées, ses architectures entourent un lieu de prédilection qu'il faut à tout prix préserver. Et sa peinture évocatrice, qu'il obtient par petites touches précises, symbolise la quiétude, le repos intérieur et le rêve..."

"Le vieux mur"

Je termine par celui de ses tableaux que je préfère, celui qui a attiré mon regard : "Vue sur la ville" avec, à droite, sur le mur, le clin d'œil à la peinture hollandaise de l'Âge d'or...

Vue sur la ville (1929)