J'ai déjà publié quelques billets sur les peintres danois, et voici un autre artiste du XIXème siècle de ce pays : Peder Severin Kroyer, dont le tableau ci-dessous est particulièrement connu.

 "Soirée d'été sur la plage du sud de Skagen"

(avec Anna Ancher et Marie Kroyer).

Peder Severin Kroyer (1851 - 1909) est un artiste danois et norvégien, il est l'un des "peintres de Skagen", communauté d'artistes nordiques qui travaillèrent ensemble à Skagen à la fin du XIXème siècle.

"Hip hip hurrah !"

"Dans le jardin"

Il a été élevé par sa tante et le mari de celle-ci et a commencé son éducation artistique en 1860 et jusqu'en 1870 où il achève ses études à l'Académie royale d'art de Copenhague. 

"Petite fille"

"Le temps des roses"

Entre 1877 et 1881 il a beaucoup voyagé en Europe et a étudié à Paris sous la direction de Léon Bonnat. Il y a subi l'influence des impressionnistes qu'il y a rencontrés : Monet, Sisley, Degas, Renoir et Manet.

Il a d'ailleurs voyagé toute sa vie.

"Vendanges dans le Tyrol"

En 1888, à Paris, il fréquente Marie Triepcke, artiste peintre elle aussi, et l'épouse en Allemagne en 1889. Il la représente souvent dans ses tableaux. Ils se sépareront en 1905.

"Peter et Marie Kroyer"

"Un lunch"

(L'artiste et sa femme avec l'écrivain Otto Benzon.)

Kroyer deviendra progressivement aveugle, mais il a peint presque jusqu'à la fin.

"Auto-portrait"

Il meurt en 1909 des suites d'une syphilis avancée.

Aujourd'hui je vais vous parler d'un peintre polonais que j'ai découvert lors d'un article publié par Jazzy pour "Le tableau du samedi" : Joseph Mehoffer (1869 - 1946).

Auto-portrait de 1898

Ce peintre de l'Art Nouveau et du Symbolisme polonais, est né à Cracovie où il fréquentera l'Ecole des Beaux-Arts à partir de 1887, après quelques études de droit.

Manoir et jardin à Wankowa - 1914

"Jardin"

Femme Lisant

Portrait de Roza Saronu - 1923

Il séjourne à Vienne, puis à Paris, et rentre à Cracovie en 1894, il a 25 ans. Il participe au concours international pour la réalisation des vitraux de la Collégiale Saint-Nicolas de Fribourg en Suisse et remporte le premier prix. Il y travaille alors jusqu'en 1936. 

Pendant la guerre de 1939 - 1945 Joseph Mehoffer a été déporté en camp de concentration, il en ressortira en très mauvaise santé.

Je suis séduite par ces tableaux colorés, gracieux, très "Art nouveau" sans tomber dans le systématisme décoratif d'un Mucha. Ses portraits sont pleins de vie et j'aime particulièrement le travail sur le tableau de la femme lisant, mon préféré.

Je poursuis aujourd'hui la publication de la série de dessins de ma copine d'atelier Nicole, publication qui a été commencée mardi dernier.

Dessins qu'elle a accompagnés chacun par une phrase poétique.

La fille au renard

Dans le silence de l'hiver

Je veux revoir ce lac étrange

Entre le cristal et le verre

 Où viennent se poser les anges.

***

Petite fille à l'échassier

Il y a deux sortes de gens.

Ceux qui vivent, jouent, et meurent

Et ceux qui ne font jamais rien d'autre

Que de se tenir en équilibre sur l'arête de la vie.

***

FIN

Exceptionnellement, pour "Mon artiste du mardi", je vous présente sur deux mardis les ravissants dessins de ma copine d'atelier Nicole, une dessinatrice dont les portraits et créations sont pleins de poésie.

Elle a accompagné chacun de ses dessins d'une phrase poétique qui complète l'œuvre.

Fille au loup

Il régnait entre nos corps

Une sorte de fraternité

Comme si nous avions joué ensemble

 Lorsque nous étions enfants.

***

Fille à la lionne

Il n'y a rien à faire dit-elle

Non, il n'y a rien à faire

Quand on s'aime trop pour ne pouvoir vivre l'un sans l'autre

Mais qu'on ne peut mener la même vie

Et que ce n'est la faute de personne.

***

Petite fille à la tortue

Si tu te souviens de moi,

Cela m'est égal

Que tous les autres m'oublient,

Disait la tortue.

A suivre...

Une scène d'atelier pour laquelle j'ai laissé délibérément le décor uniquement graphique, centrant ainsi l'intérêt sur les personnages colorés.

Encre sépia aquarellable et aquarelle sur papier aquarelle

Vassili Dmitrievitch Polenov (1844 - 1927) est un peintre russe réaliste (mouvement réaliste des Ambulants). Ses oeuvres sont conservées à Moscou et à Saint-Petersbourg.

Il est né dans une famille humaniste, savante et éprise d'art, qui descend de la vieille noblesse russe.

Au cours d'un voyage en famille son père l'encourage à dessiner les paysages traversés et, constatant ses aptitudes, il lui fait suivre les cours de Pavel Tchistiakov, puis entrer à l'Académie impériale des Beaux-Arts dont il sera un des meilleurs élèves et où il recevra la grande médaille d'or pour un tableau "La résurrection de la fille de Jaïre" (c'est un thème qui a été traité par de nombreux peintres, et je n'ai pas trouvé ce tableau de Polenov sur internet). Dans cette scène figure le Christ, thème qui l'intéresse beaucoup.

En 1872, il part en voyage à travers l'Europe, traverse l'Allemagne et la Suisse, s'installe  à Venise, puis à Rome l'année suivante. En 1873, il s'installe à Paris (à Montmartre), puis en Normandie.

"Auto-portrait"

En France, il se joint à des cercles d'artistes russes. Il s'essaie à tous les genres : scènes historiques, natures mortes, portraits, paysages normands. Il suit l'influence de l'Ecole de Barbizon (pratique de la peinture à l'extérieur).

"Forêt"

En 1876 il s'engage dans l'armée (guerre contre l'empire ottoman) et en 1877 il est envoyé au front en qualité de peintre de guerre.

"Le guetteur"

Il fait une belle carrière en Russie et reçoit en 1926 le titre honorifique d'artiste du peuple.

C'est dans ces tableaux qui présentent des gens du peuple (voir ci-dessous) que je le trouve le plus talentueux et ce sont ces œuvres qui ont attiré mon attention sur ce peintre russe.

 "Le malade"

"Le conte épique de Nikita Bogdanov"

Comme chaque année au mois d'octobre j'évoque la campagne Octobre Rose qui cherche depuis 24 ans à informer le public et à promouvoir le dépistage systématique du cancer du sein.

En France une femme sur huit risque le cancer du sein au cours de sa vie. Il est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes.

Mesdames, faites-vous dépister !

Frédéric Bazille - "La robe rose" 1864

https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/la-robe-rose-61

J'avais déjà évoqué le 31 juillet 2021 le peintre impressionniste américain William Merrit-Chase à propos de l'été. Cliquez sur le lien pour trouver dans ce billet une courte biographie de l'artiste.

Je reviens vers lui pour vous présenter d'autres tableaux intéressants. Je vous laisse les découvrir, ou les retrouver.

"Mona"

"Flowers Peonies"

"Hall at Shinnecock"

"A memory in the italian villa"

La pépinière

En faisant des recherches pour le thème de l'Orientalisme, j'ai découvert un peintre que je ne connaissais pas du tout : Etienne Dinet. Alors je prolonge le plaisir de ce thème en vous présentant ce peintre surprenant à bien des égards.

Etienne Dinet (1861 - 1929) est un peintre orientaliste et lithographe français qui a passé une grande partie de sa vie en Algérie. Un temps oublié, il connaît un nouveau succès sur le marché de l'art. 

 En 1881 il il entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Influencé par William Bouguereau et Tony Robert-Fleury dont il suit les cours à l'Académie Julian.

En 1884 il obtient une bourse pour son premier voyage dans le sud de l'Algérie avec une équipe de savants entomologistes dans la région de Bou-Saâda. L'année suivante, il fait un second voyage dans une autre région de ce pays et peint ses premiers tableaux "Sur les terrasses de Laghouat" et "L'oued M'Sila après l'orage".

Fillette jouant avec son petit frère

Il apprend l'arabe pour mieux comprendre la culture, et en 1887 il fait en Algérie un troisième voyage. Il y passera désormais en moyenne six mois par an.

En 1893, il est membre fondateur de la Société des peintres orientalistes français et expose avec ces artistes au Palais de l'Industrie à Paris.

En 1900 il installe son premier atelier algérien à Biskra. En 1905 il achète une maison à Bou-Saâda et y passe les 3/4 de l'année.

En 1908 il annonce dans une lettre à un ami qu'il s'est converti à l'Islam depuis plusieurs années. Il fera le pèlerinage à La Mecque en 1929.

Le fils d'un saint

J'ai été séduite par ses œuvres colorées, presque toujours joyeuses, qui donnent de l'Algérie de l'époque l'idée d'un peuple heureux, très attaché à la famille et à la religion. 

Stanislas Wyspianski (1869 - 1907) est un artiste polonais qui avait tous les talents : peintre, dessinateur, poète, dramaturge, scénographe, designer et metteur en scène. Sa carrière s'est déroulé à Cracovie, sa ville natale.

Leader du mouvement "Jeune Pologne", c'est un artiste prolifique qui a aussi créé des vitraux qu'on peut encore voir dans plusieurs institutions de Cracovie.

Vitrail "Création du monde" Eglise des Franciscains à Cracovie

Orphelin de mère à 7 ans, son père le confie à son oncle et reçoit une solide  éducation. Il étudie à l'Université et à l'Ecole des Beaux-Arts de Cracovie.

De 1890 à 1894 il voyage et travaille à l'étranger : Allemagne, Italie, Suisse. Il séjourne aussi en France où il rencontre entre autre Gauguin et les Nabis et est fortement influencé par Puvis de Chavannes. Il fréquente aussi la Comédie-Française et l'Opéra de Paris.

"La Parisienne"

"Maternité" - 1905

Il rentre en Pologne et travaille sur les vitraux de différents monuments de Cracovie. C'est alors qu'il rencontre sa future épouse Teodora Pytko, une simple paysanne, ils auront 3 enfants, mais pour sa famille ce mariage est une mésalliance et elle rompt toute relation avec le couple. Ce qui entraînera des soucis d'argent permanents.

"L'artiste et sa femme"

En 1898 Wyspianski apprend qu'il est atteint de syphilis. Cette maladie, peu à peu, rongera son corps. Ne pouvant plus faire de travaux nécessitant des efforts physiques, il se met au pastel, technique peu coûteuse et plus rapidement exécutée que la peinture à l'huile. Il fait des portraits sur commande et peint aussi son entourage, il adore dessiner des portraits d'enfants et fait aussi plusieurs auto-portraits.

Il se consacre aussi au théâtre.

Il meurt de la syphilis et la Pologne prend le deuil.

Auto-portrait