Cette très belle jeune femme venue d'Afrique a posé dans l'atelier d'art (auquel je suis fidèle depuis 25 ans) pendant plusieurs années.

Ce jour-là j'ai mis en couleurs seulement le modèle, le décor et les dessinateurs et peintres restant juste dessinés.

Encre aquarellable et aquarelle sur papier aquarelle (30 x 40)

 Pietro Antonio Rotari (1707 - 1762)

"Jeune fille au masque noir"

Pietro Rotari est né à Vérone. Il exerce son art dans différentes villes d'Europe. Il se spécialise dans la peinture de bustes de femmes, très à la mode. Dans ces tableaux, les jeunes femmes ont souvent cet air malicieux de séductrice.

Jean-Honoré Fragonard (1732 - 1806)

"Le verrou"

Jean-Honoré Fragonard , peintre d'histoire, de scènes de genre et de paysage, il se spécialise assez rapidement dans le genre libertin. Ce célèbre tableau, "Le verrou", est assez ambigu d'ailleurs, évoquant une scène où la jeune femme tente de repousser son séducteur, lequel s'empresse de verrouiller la porte afin de poursuivre son projet...

Jean Baptiste Leprince (1734 - 1781)

"L'amour à l'espagnole"

Jean-Baptiste Le Prince , peintre "rococo" et graveur était élève de François Boucher. Il invente un nouveau type de scènes de genre et la technique de l'aquatinte.

Ce tableau montre une scène de sérénade. La jeune femme semble très sensible à cette musique langoureuse. Son prétendant, à mon avis, ne va pas tarder à enjamber cette fenêtre. Il semble qu'il devrait être bien accueilli.

Louis Trinquesse (1746 - 1800)

"L'offrande à Vénus"

Louis-Roland Trinquesse est un peintre français à l'œuvre abondant, fait de portraits de la bourgeoisie et de scènes galantes qu'on a parfois attribuées à Fragonard.

Scène classique où l'homme se penche sur la jeune femme qui esquisse un recul de coquetterie, mais dont les yeux expriment l'intérêt qu'elle porte aux propos et aux tentatives de rapprochement qu'il exerce.

A suivre...

Camille Pissaro naît en 1830 Sur l'île de Saint-Thomas dans les Antilles danoises. Toute sa vie il gardera la nationalité danoise. Wikipedia

En 1842, il a douze ans, il part étudier en France à la pension Savary dont le Directeur l'encourage à cultiver ses dons pour le dessin.

En 1847 il retourne dans sa famille et reste 5 ans à travailler dans le commerce familial.

Il revient à Paris en 1855 et ne retournera jamais aux Amériques. Il rencontre Camille Corot, découvre Eugène Delacroix, Gustave Courbet, Dominique Ingres.

Auto-portrait  - 1873

En 1860 il se met en ménage avec Julie Vellay, fille d'un viticulteur bourguignon, il l'épousera civilement en 1871 (il est anarchiste) alors qu'elle est enceinte de leur 4ème enfant, ils en auront 8 en tout.

Paul-Emile Pissarro par Camille Pissarro

Pissarro se présente comme "élève de Corot" mais ses toiles sont refusées au Salon Officiel et participe au Salon des refusés de 1863, de 1864 et de 1865.

A 36 ans il affirme la maturité de son art. Il s'est brouillé avec Corot et ne se présente plus comme son élève.

Installé dans l'Oise et considéré comme l'un des "pères de l'impressionnisme". Il peint la vie rurale française, paysages et scènes champêtres.

Mais il peint aussi Paris.

Boulevard Montmartre

Boulevard Montmartre la nuit

Sa situation financière est difficile, il doit peindre des enseignes pour faire vivre sa famille. Pendant la guerre de 1870 il se réfugie dans la Mayenne puis s'exile à Londres. En 1872 il revient à Pontoise où il reste jusqu'en 1882. A Paris, il a pour élèves, entre autres, Cézanne et Gauguin.

Le tableau ci-dessus est mon tableau préféré de Pissarro

En 1885 il rencontre Seurat, il s'enthousiasme pour sa technique du pointillisme est l'applique à sa façon.

Il meurt en 1903 à Paris.

Ce mardi je vais vous parler d'un artiste particulier, contemporain et ami des impressionnistes, mais qui a suivi son propre chemin : Henri-Fantin Latour (1836 - 1904).

"Auto-portrait" - 1861

Peintre réaliste et intimiste, lithographe, il a quitté Grenoble où il était né en 1850, il avait 14 ans, et il est inscrit à la Petite Ecole de dessin de Paris. A 18 ans il entre à l'Ecole des Beaux-Arts où il a comme condisciple Edgar Degas.

Remarqué et encouragé par James Whistler rencontré en 1858 au Louvre, il fait plusieurs séjours à Londres entre 1859 et 1881. Dans les années 1860 il trouve de nombreux amateurs de ses belles compositions de fleurs et de fruits, ce qui sera très important pour sa carrière.

C'est en Angleterre aussi qu'il apprendra la gravure avec le beau-frère de Whistler et le graveur Edwin Edwards.

Se spécialiser dans les natures mortes était une façon de faire, tout comme les impressionnistes, un pied de nez aux traditionalistes de l'Académie des Beaux-Arts qui plaçaient ce genre en bas de l'échelle, n'attribuant de valeur qu'à la peinture inspirée par des sujets littéraires, religieux ou historiques.

Rejeté lors de ses premières tentatives d'être admis au "Salon" officiel, il expose avec Manet, Renoir et Monet au "Salon des Indépendants".

En plus des natures mortes il peint aussi des portraits.

"Nathalie et Marie, sœurs de l'artiste" - 1859

Portrait de son épouse Victoria et de sa belle-sœur Charlotte - 1870

Dans ces deux doubles-portraits, les sœurs ne se regardent pas, elles semblent indifférentes l'une à l'autre...

Fantin-Latour peint aussi plusieurs portraits collectifs, véritables "tableaux-manifestes" qui mettent en scène les artistes novateurs de l'époque.

"Hommage à Delacroix" - 1864

On peut y voir Fantin-Latour lui-même, en chemise blanche, Whistler debout au premier plan, Edouard Manet les mains dans les poches, Baudelaire à droite.

"Un atelier aux Batignolles" - 1870

Hommage à Manet qui peint, entouré de Otto Scholderer, Auguste Renoir, Zacharie Astruc, Emile Zola, Edmond Maître, Frédéric Bazille et Claude Monet.

"Un coin de table" - 1872

Hommage aux poètes parnassiens dont Verlaine et Rimbaud à gauche

En 1876 il épouse Victoria Dubourg qui est peintre comme lui et passera ses étés dans la résidence de la famille de celle-ci à Buré en Basse-Normandie.

"Autour du piano" - 1885

Hommage aux musiciens et aux musicologues.

En plus des portraits et des natures mortes il peint des œuvres fantastiques qui ouvriront la voie aux artistes symbolistes.

"La nuit"

Comme de nombreux artistes de son époque, il s'est aussi intéressé à la photographie.

Il meurt le 25 août 1904 à Buré, il est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse.

***

La nature morte n'est pas le genre que je préfère en peinture, je suis toujours attirée davantage par les portraits et les scènes, mais les compositions de Fantin-Latour sont merveilleusement belles, raffinées, pleines de grâce et de délicatesse ; les fleurs, les fruits, sont pleins de vie. 

Une scène d'atelier en noir et blanc. J'en avais fait une série pendant un moment, voulant laisser toute sa place au dessin et à la lumière.

Je crois celle-ci conforme au but recherché.

Elle a été déjà publiée dans ce blog le 29 août 2015.

Les femmes qui entourent le modèle semblent fascinées par cet homme installé dans un fauteuil (d'où le titre que je lui ai choisi) et sur lequel la lumière se concentre.

Encre noire aquarellable sur papier aquarelle

L'artiste que je vous présente aujourd'hui, c'est Marià Josep Bernat Fortuny i Marsal (1838 - 1874) peintre espagnol né en Catalogne, connu sous le nom de Mariano Fortuny. (Cliquez sur les images pour les voir en plus grand).

Auto-portrait

Il apprend les rudiments de la peinture et du dessin à l'école primaire. Orphelin, à 14 ans il se rend à pieds à Barcelone où il est inscrit gratuitement à l'Académie des Beaux Arts.

Il obtient le Prix de Rome en 1857, il a 19 ans.

En 1859 la guerre éclate entre le Maroc et l'Espagne et Fortuny est envoyé par le gouvernement espagnol  en Afrique du Nord comme Chroniqueur de l'expédition pour peindre les évènements du conflit. Il est fait prisonnier.

"Côte africaine"

Il retourne au Maroc en 1862, fasciné par les couleurs chatoyantes de l'Afrique du Nord, c'est pourquoi il est parfois classé parmi les peintres orientalistes.

"Fête arabe"

En 1866 il se rend à Paris et étudie avec Jean-Léon Gérôme.

Rentré à Madrid, il épouse la fille du Directeur du musée royal de Madrid et ils auront deux enfants, une fille et un garçon qui deviendra peintre mondain et créateur de tissus. 

"Les enfants de l'artiste dans le salon japonais." 

Ses tableaux connaissent un énorme succès vers 1870. 

"Femme assise"

"Viel homme nu au soleil"

"Henriette"

Il continue à voyager : Paris, Grenade, Rome, Naples. 

Il meurt du paludisme en 1874 à 36 ans.

***

Ce peintre de l'époque des impressionnistes et des orientalistes a un talent original. Son pinceau libre exalte la lumière. "Le vieil homme" me fait penser à l'auto-portrait nu de Lucian Freud. Beaucoup de force et d'originalité dans sa peinture très lumineuse.

J'ai publié jeudi dernier les portraits, à la peinture à l'huile, faits  de cette artiste originale au cours du temps.

En voici deux autres, aux pastels secs, cette fois. 

Celui qui suit n'est toujours pas terminé...je ne le terminerai peut-être pas, tout est dit !

Elle a aussi posé d'autres fois (cela fait 25 ans que je fréquente cet atelier, il y a souvent des modèles récurrents) et j'avais choisi ces jours-là de dessiner des scènes d'atelier ...

J'ai déjà publié quelques billets sur les peintres danois, et voici un autre artiste du XIXème siècle de ce pays : Peder Severin Kroyer, dont le tableau ci-dessous est particulièrement connu.

 "Soirée d'été sur la plage du sud de Skagen"

(avec Anna Ancher et Marie Kroyer).

Peder Severin Kroyer (1851 - 1909) est un artiste danois et norvégien, il est l'un des "peintres de Skagen", communauté d'artistes nordiques qui travaillèrent ensemble à Skagen à la fin du XIXème siècle.

"Hip hip hurrah !"

"Dans le jardin"

Il a été élevé par sa tante et le mari de celle-ci et a commencé son éducation artistique en 1860 et jusqu'en 1870 où il achève ses études à l'Académie royale d'art de Copenhague. 

"Petite fille"

"Le temps des roses"

Entre 1877 et 1881 il a beaucoup voyagé en Europe et a étudié à Paris sous la direction de Léon Bonnat. Il y a subi l'influence des impressionnistes qu'il y a rencontrés : Monet, Sisley, Degas, Renoir et Manet.

Il a d'ailleurs voyagé toute sa vie.

"Vendanges dans le Tyrol"

En 1888, à Paris, il fréquente Marie Triepcke, artiste peintre elle aussi, et l'épouse en Allemagne en 1889. Il la représente souvent dans ses tableaux. Ils se sépareront en 1905.

"Peter et Marie Kroyer"

"Un lunch"

(L'artiste et sa femme avec l'écrivain Otto Benzon.)

Kroyer deviendra progressivement aveugle, mais il a peint presque jusqu'à la fin.

"Auto-portrait"

Il meurt en 1909 des suites d'une syphilis avancée.

Aujourd'hui je vais vous parler d'un peintre polonais que j'ai découvert lors d'un article publié par Jazzy pour "Le tableau du samedi" : Joseph Mehoffer (1869 - 1946).

Auto-portrait de 1898

Ce peintre de l'Art Nouveau et du Symbolisme polonais, est né à Cracovie où il fréquentera l'Ecole des Beaux-Arts à partir de 1887, après quelques études de droit.

Manoir et jardin à Wankowa - 1914

"Jardin"

Femme Lisant

Portrait de Roza Saronu - 1923

Il séjourne à Vienne, puis à Paris, et rentre à Cracovie en 1894, il a 25 ans. Il participe au concours international pour la réalisation des vitraux de la Collégiale Saint-Nicolas de Fribourg en Suisse et remporte le premier prix. Il y travaille alors jusqu'en 1936. 

Pendant la guerre de 1939 - 1945 Joseph Mehoffer a été déporté en camp de concentration, il en ressortira en très mauvaise santé.

Je suis séduite par ces tableaux colorés, gracieux, très "Art nouveau" sans tomber dans le systématisme décoratif d'un Mucha. Ses portraits sont pleins de vie et j'aime particulièrement le travail sur le tableau de la femme lisant, mon préféré.

Je poursuis aujourd'hui la publication de la série de dessins de ma copine d'atelier Nicole, publication qui a été commencée mardi dernier.

Dessins qu'elle a accompagnés chacun par une phrase poétique.

La fille au renard

Dans le silence de l'hiver

Je veux revoir ce lac étrange

Entre le cristal et le verre

 Où viennent se poser les anges.

***

Petite fille à l'échassier

Il y a deux sortes de gens.

Ceux qui vivent, jouent, et meurent

Et ceux qui ne font jamais rien d'autre

Que de se tenir en équilibre sur l'arête de la vie.

***

FIN